Retour sur la conférence-débat sur la fin de vie du 28 mars 

Le jeudi 28 mars dernier, l'Udaf de la Vendée a organisé une conférence-débat poignante sur la fin de vie à la Maison des Familles de La Roche-sur-Yon. Cet événement, qui a rassemblé un public attentif et nombreux, a offert un espace pour discuter ouvertement des questions délicates entourant la mort, les soins palliatifs, la législation en vigueur ainsi que la future loi sur l’aide active à mourir. Organisé en partenariat avec TV Vendée, l’évènement était animé par Caroline Tronche, rédactrice en chef du média.

Francis Bernard, le président de l’Udaf a ouvert le débat avec un discours poignant, soulignant l’importance de la discussion sur des sujets aussi cruciaux pour notre société. Il a rappelé la mission de l’Udaf de représenter et de défendre l’intérêt des familles, précisant que la fin de vie est un sujet qui interpelle chacun de nous au plus profond de notre intimité. 

Etat des lieux et témoignage 

La première partie de la conférence a été marquée par le témoignage émouvant de Catherine Chiron, récemment confrontée à la perte de son mari, qui a mis en lumière l’importance des soins palliatifs et de l’accompagnement offert aux patients en fin de vie en Vendée.  

Puis, Docteur Caroline Hennion, cheffe de service d’unité de soins palliatifs en Vendée a abordé divers aspects des soins palliatifs. Le public a ainsi pu mieux comprendre la portée de la loi Claeys-Leonetti et la signification des directives anticipées. La distinction entre la sédation profonde et continue et d’autres pratiques telles que l’euthanasie a également été clarifiée, apportant des éclaircissements précieux sur des concepts souvent confondus.  

Caroline Tronche, Catherine Chiron et Docteur Caroline Hennion ©udaf85

Réflexions   

Le philosophe Jacques Ricot, auteur de nombreux ouvrages, dont « Penser la fin de vie », a su apporter des éclairages précieux sur les enjeux éthiques et philosophiques. En exposant les situations relatives à l’euthanasie dans d’autres pays, notamment en Suisse et au Canada, le philosophe a ouvert une fenêtre sur des réalités différentes, stimulant ainsi la réflexion du public sur les diverses approches adoptées à l’échelle internationale.  

Enfin, la co-présidente de JALMALV, Jusqu’A La Mort Accompagner La Vie , Françoise Jalet, a présenté l’association et l’engagement de ses milliers de bénévoles. Pour cette dernière, la demande d’une fin de vie anticipée est liée à un défaut de prise en charge de la douleur, tant physique que psychologique. Dès qu’un malade est pris en charge et écouté sur le plan médical et de l’accompagnement, il ne demande plus à mourir.

Le public a également pu interagir de manière active en posant des questions tout au long de la conférence via des SMS. Cette approche a permis à chacun de partager ses préoccupations et d’enrichir les débats avec des questions diverses. 

Françoise Jalet, Jacques Ricot et Docteur Caroline Hennion ©udaf85

Interventions d’un parlementaire, de la vice-présidente du Conseil Départemental et de responsables associatifs

Alors que Nicolas Saillour, directeur de l’ADMR, a témoigné des difficultés de gérer aujourd’hui les EHPAD, lieux où la fin de vie est fréquente, Lydie Bret et Soizic Chaillou, administratrices de Famille Rurale, ont mis en avant le service deuil qui soutient les familles après la perte d’un proche.  

Michaël Geay formateur à la MFR de la Mothe-Achard a présenté la formation d’animateur en gérontologie et nous a partagé son leitmotiv : toujours considérer la personne en fin de vie comme une personne “normale”. 

Lydie Bret et Soizic Chaillou ©udaf85

Le député de la Vendée, Stéphane Buchou, nous a fait l’honneur de sa présence et a pris la parole afin de prôner un débat apaisé. Il a partagé son opinion quant à l’arrivée d’une nouvelle loi sur l’Aide Active à mourir e, précisant que celle-ci n’enlevait rien à personne mais était un droit en plus pour les Français qui le souhaitent.

Stéphane Buchou, député

En conclusion, Madame Isabelle Rivière, vice-présidente du conseil départemental de la Vendée, est intervenue. Dans son discours, empreint de convictions, elle a mis en avant l’importance de développer les soins palliatifs. Elle a souligné qu : « investir les soins palliatifs, c’est (…) investir le parti de la fraternité comme le dit Jean Leonetti. L’aide à mourir c’est le contraire d’un projet de fraternité ». 

Isabelle Rivière, vice-Présidente du conseil Départemental